Méthodologies de Gestion de Projets – Vue d’ensemble
Je vous mets en garde tout de suite ! Je n’ai pas la prétention de construire un référentiel de toutes les méthodologies de gestion de projet existantes.
Tout simplement parce que, à mon sens, il existe autant de méthodologies de gestion de projets qu’il existe d’entreprises.
Par contre, j’ai bien l’intention, de vous aider à avoir une vue d’ensemble, des différentes approches et modèles (dont découlent la majorité des méthodologies appliquées).
Nous dresserons, également, un panorama des certifications existantes.
En allant jusqu’au bout de cet article, vous allez avoir une vue assez complète de tous les modèles, approches et certifications pour la gestion de projets.
Nous pouvons, d’entrée, noter que la plupart de ces méthodes sont inspirées du traditionnel “Cycle en V” qui est lui-même issu du modèle en cascade.
Vous trouverez en bas de cet article 2 Bonus offerts à télécharger :
- Le KIT L’ESSENTIEL (Leadership et Productivité) et
- Une slide au format pdf qui vous donne la vue d’ensemble des méthodologies de gestion de projet
- Vous pouvez la télécharger et la garder sous le coude en guise de mémo utile.
Dans la suite, je vous propose de reprendre toutes les approches et modèles pour en donner les grandes lignes ainsi que quelques éléments de contexte et de dates à savoir.
1.Modèle en Cascade
Le modèle en cascade (Waterfall Model en Anglais), est un modèle de gestion séquentiel.
Il organise les activités d’un projet en phases successives.
Chaque phase regroupe des tâches de même spécialité et dépend des résultats de la phase précédente.
Contrairement aux modèles itératifs, chaque phase est réalisée une seule fois. Les sorties ou résultats de chaque phase précédente sont utilisées comme des entrées de la phase suivante.
C’est un cycle de vie de projet issu des industries manufacturières.
La version la plus répandue du modèle en cascade présente le cycle de projet comme étant composé de 7 phases successives :
- Exigences / besoins
- Conception préalable,
- Conception détaillée,
- Programmation / Implémentation
- Tests unitaires,
- Intégration et tests
- Exploitation
Quelques dates ou étapes à retenir au sujet du modèle en cascade :
La première formalisation du modèle de phases pour le développement de logiciels, est celle d’Herbert D. Bennington en 1956.
L’informaticien Winston Walker Royce a contribué à la pose des fondements des méthodes linéaires (séquentielles) avec notamment son essai de 1970 ou il a fait une analyse critique des modèles linéaires et en a proposé des améliorations.
La première fois où on aurait formellement utilisé le terme « cascade » figure dans un article de 1976 de Bell et Thayer qui crédite Royce pour le terme.
A partir des années 80, l’approche cascade est reprise par l’armée américaine et ça a contribué à une meilleure normalisation et aussi une plus large diffusion du modèle en cascade.
2.Cycle en V
Le cycle en V ou (V Model en Anglais), est une méthode de gestion de projet issue du Modèle en cascade.
Ce modèle provient du monde de l’industrie et est devenu un standard pour les développements logiciels depuis les années 80.
Il est caractérisé par un flux descendant qui contient des étapes de réalisation du produit et un flux remontant qui porte les activités de validation du produit d’où sa forme en V.
Le modèle en V reprend les grandes étapes du modèle en cascade en les enrichissant de façon à bien distinguer la conception globale du produit et de la conception et la réalisation détaillée de chaque composant.
Il met également l’accent sur les phases de validation.
En somme, le modèle en V, propose les 9 étapes suivantes :
- Cadrage, Opportunité, Analyse des besoins et faisabilité
- Spécifications Fonctionnelles
- Conception Générale – Design – Architecture
- Conception Détaillée – Spécifications Techniques
- Codage – Développements
- Tests unitaires par la MOE
- Tests d’intégration par la MOE
- Validation par l’AMOA (des tests fonctionnels)
- Validation par les demandeurs (des tests Métier) et mise en Exploitation
3.Certifications PROMPT/PRINCE2
PRINCE2 (PRojects IN Controlled Environments) est une méthode de gestion de projet et aussi de certification en management de projet.
C’est une méthode orientée Processus,
C’est une méthode bien structurée et couvre tous les aspects d’un projet : le périmètre, les coûts, les ressources humaines et les risques.
PRINCE 2 a été éditée par le Département du Commerce Britannique (Office of Government Commerce ou OGC) en 1996 pour remplacer la méthode PROMOPT dans la gestion des projets du gouvernement britannique
Pour ce qui est de l’historique,
Prince2 a été édité par le Département du Commerce Britannique (Office of Government Commerce ou OGC) en 1996 mais avant d’en arriver à cette version, il y’a eu tout un chemin de parcouru * :
4.Certifications PMP
PMP (pour Project Management Professionnal) est une méthode de gestion de projet et aussi une certification mondialement reconnue.
La certification est gérée par le PMI (Project Management Institute).
Le processus de certification s’appuie sur 3 volets :
- Une connaissance approfondie du guide du corpus des connaissances en gestion de projet PMBOK (Project Management Body of Knowledge).
- Une expérience professionnelle reconnue de 3 à 5 ans en fonction du niveau d’études du candidat
- Un examen de 180 questions répartis sur 3 domaines distincts (version 2021) :
- Humain (42 %)
- Processus (50 %)
- Environnement commercial (8 %)
Chaque domaine contient des tâches :
DOMAINE PROCESSUS : 17 tâches
Ce domaine se veut assez technique et représente la boite à outil du Chef de projet.
- Gérer les communications
- Exécuter le projet avec l’urgence nécessaire pour générer une valeur commerciale
- Évaluer et gérer les risques
- Impliquer les parties prenantes
- Planifier et gérer le budget et les ressources
- Planifier et gérer l’échéancier
- Planifier et gérer la qualité des produits/livrables
- Planifier et gérer le périmètre du projet
- Planifier et gérer la clôture ou les transitions d’un projet/d’une phase
- Établir la structure de gouvernance du projet
- Gérer les points à traiter du projet
- Intégrer des activités de planification du projet
- Gérer les changements apportés au projet
- Planifier et gérer les approvisionnements
- Gérer les artefacts du projet
- Déterminer la méthodologie/les méthodes et les pratiques appropriées pour le projet
- Veiller au transfert des connaissances pour assurer la continuité du projet
DOMAINE HUMAIN : 14 tâches
Ce domaine porte le volet management d’équipe et met en avant les compétences et les activités associées à la direction efficace d’une équipe de projet
- Gérer les conflits
- Créer une équipe
- Développer une compréhension commune
- Agir en mentor des parties prenantes concernées
- Diriger une équipe
- Soutenir les performances de l’équipe
- Responsabiliser les membres de l’équipe et les parties prenantes
- Veiller à ce que les membres de l’équipe/parties prenantes soient correctement formés
- Résoudre et éliminer les freins, les obstacles et les points de blocage de l’équipe
- Négocier des accords de projet
- Collaborer avec les parties prenantes
- Impliquer et soutenir les équipes virtuelles
- Promouvoir les performances de l’équipe grâce à la mise en pratique de l’intelligence émotionnelle
- Définir des règles de base pour l’équipe
DOMAINE ENVIRONNEMENT COMMERCIAL : 4 tâches
Ce domaine assure l’alignement entre les projets et la stratégie de l’organisation
- Soutenir le changement organisationnel
- Évaluer et générer des avantages et de la valeur avec le projet
- Planifier et gérer la conformité du projet
- Évaluer et traiter les changements d’environnement commercial externe pour en évaluer l’impact sur le périmètre du projet
Le PMI ((Project Management Institute) est une association à but non lucratif qui a été fondée en 1969 par des volontaires.
Le but initial de l’association et de promouvoir les échanges sur les bonnes pratiques en management de projet.
Les premières certifications ont été proposées par le PMI dès 1984.
La première version du PMBOK a été diffusée en 1987 et plusieurs versions ont suivi depuis.
La sixième édition a été éditée en 2017 et la septième en 2021
5.Certifications IPMA
IPMA (pour International Project Management Association) est une fédération de plusieurs dizaines d’associations membres (A M).
Les Associations membres (AM) développent les compétences en gestion de projet dans leurs zones géographiques d’influence.
Les AM promeuvent les méthodes de l’IPMA auprès des praticiens, des entreprises, des agences gouvernementales, des universités, des organismes de formation et des cabinets de conseil.
Les Certifications de l’IPMA reposent sur un référentiel de compétences (ICB pour IPMA Compétences Baseline) qui définit les compétences attendues du Chef de Projet.
L’ICB est adaptés aux langues et cultures des différents pays grâce à la mise en place des NCB (National Competences Baselines).
En Suisse, la VZPM (pour Verein zur Zertifizierung im Projektmanagement) produit les NCB en allemand, français et anglais.
C’est également la VZPM qui a l’exclusivité pour organiser et délivrer les Certifications IPMA dans le monde entier.
Il existe 4 niveaux de certification IMPMA (D, C, B et A). Le niveau A étant le plus élevé.
A partir du niveau C, les candidats devront également démontrer leur expérience sur des projets réels.
L’IPMA a été créée par un groupe de chefs de projet européens en 1965 en Suisse sous le nom d’INTERNET (pour INTERnational NETwork )
Le premier congrès international de l’IPMA a eu lieu en Autriche en 1967 avec des représentants de 30 pays.
L’Association a été renommée en IPMA en 1996.
6.Modèle RAD
Le modèle RAD (pour Rapid Application Developpement),
Est une méthodologie de développement d’applications logicielles.
C’est la première méthodologique en rupture avec les méthodes en cascade.
Elle a introduit le cycle itératif et permis l’avènement des méthodes agiles.
Conçue à la fin des années 80 et a été formalise pour la première fois en 1991 par James Martin.
Le processus RAD2 a été publié par fin des années 90.
Un projet RAD se découpe en quatre phases :
- Phase de définition des besoins avec notamment la mise en place d’ateliers appelés JRP (Joint Requirements Planning ou Définition Conjointe des besoins).
- Phase de « Conception Utilisateur » (User Design en anglais) avec la mise en place d’ateliers de conception.
- Phase de construction qui intègre les spécifications détaillées et le codage.
- Phase de finalisation (Cutover en anglais).
Notez que ces 4 Phases constituent une itération au sens RAD. On recommencera les itérations autant que nécessaire.
7.Les approche UP
UP (pour Unified Process) ou encore USDP (pour Unified Software Developpement process) est un ensemble de méthodes de développement logiciel.
Le concept UP s’appuie sur le modèle itératif, il est centré sur l’Architecture et est piloté par les Cas d’Utilisation.
Il en existe plusieurs variantes en fonction des systèmes, de la taille ou encore du domaine de l’entreprise.
L’approche UP a été précédée par plusieurs travaux qui ont commencé au début des années 90 et ont abouti à la formalisation de l’approche RUP en 1999 (RUP pour Rational Unified Process)
8.LEAN 6 Sigma
Six Sigma est une démarche qualité mise en place par Motorola dans les années 2000 pour l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des Processus en général.
Elle a été d’abord appliquée à des Processus Industriels avant d’être étendue à d’autres secteurs de l’économie.
Lean Management (de l’Anglais Lean pour dire maigre ou sans gras) est une méthode de gestion de la production.
C’est une organisation qui vise à améliorer la qualité et rentabiliser la production en s’attaquant notamment aux gaspillages sur toute la chaine de production.
Les enseignements du Lean Management trouvent leur origine au Japon dans les systèmes de production de Toyota.
Le Lean a été formalisé aux états unis dans les années 1990 et a été adapté depuis à tous les secteurs de l’économie.
Lean Six Sigma
Comme son nom l’indique, elle combine les 2 méthodes : Lean management et Six Sigma.
Le but étant bien entendu, de tire profit des avantages des 2 méthodes pour une optimisation optimale des processus.
La démarche Lean Six Sim est apparue début des années 2000.
9.Méthodes Agiles
Inspirées des approches RAD, les méthodes Agile, propose une gestion des développements informatiques plus flexible vis-à-vis des changements.
Elles mettent en avant une collaboration rapprochée entre les demandeurs (les métiers) et les équipe IT.
Contrairement au modèle en cascade, les méthodes Agiles sont :
- Itératives : avec répétition de cycles de développements
- Incrémentales : On produit un peu plus à chaque itération jusqu’à arriver au produit final.
- Adaptatives : on s’adapte aux demandes de changement des clients en cours de projet entre 2 itérations.
L’approche Agile a été rendue populaire à partir de 2001 avec notamment la diffusion du Manifeste du développement logiciel agile.
Les méthodes agiles sont nombreuses mais les plus populaires sont :
Scrum
(Mêlée en Anglais comme au Rugby) : permet de pouvoir changer la direction prise par le projet en cours de route (comme une équipe de Rugby qui change d’orientation en avançant ensemble sur le terrain). Le client demandeur (client) est très impliqué dans le projet et notamment dans la validation de chaque itération ce qui lui permet de changer d’avis et de réorienter les développements ans le bon sens.
Pour l’organisation du projet en mode Scrum,
Les tâches (user stories) sont regroupées en Itérations (Sprints) de 2 à 3 semaines. Une livraison et une validation par le demandeur est faite à chaque fin d’itération notamment pour voir si besoin d’apporter des changements.
On distingue 3 rôles principaux :
- Product Owner c’est l’équivalent du Chef de Projet qu’on retrouve dans les méthodes en cascade par exemple (ce rôle pourrait être endossé par le demandeur métier lui-même).
- Scrum Master sa principale mission est de s’assurer que les principes de la méthode Scurm sont appliqués.
- Le reste de l’équipe
Pour les instances de Suivi, on peut citer :
- Réunions de planification pour partager les user stories et planifier le Sprint suivant
- La réunion quotidienne pour partager l’avancement
- La réunion de démo au bout de chaque sprint
- En plus de la démo, éventuellement, une réunion de REW sur le sprint précédent.
XP : pour Extreme Programming,
La méthdoe XP peut compléter la méthode Scrum,
En effet, la méthode Scrum organise le projet dans sa globalité alors que la méthode XP va permettre une meilleure gestion des activités de développements informatiques.
La méthode XP met l’accent sur un test et une revue du code systématiques avant chaque nouveau développement et rend ainsi le refactoring (revue d’architecture) plus simple à opérer si besoin.
XP préconise également de rendre les Sprint (ou itération) encore plus courtes pour rendre les développements plus flexibles et plus rapides.
Certifications Agile/Scrum
Scrum étant la méthode Aile la plus répandue, les certifications les plus connues portent donc sur cette méthode.
Nous pouvons citer les 3 principales certifications délivrées par Scrum.org :
- Les 3 certifications PSM (PSM pour Profesionnal Scrum Master) qui sont reconnues par tous les professionnels : PSM I, PSM II et PSM III.
- La certification PSPO (Professional Scrum Product Owner)
- La certification PSD (Professional Scrum Developer)
Nous devons également citer les 4 certifications délivrées par Scrumalliance.org :
- CSM : Certified Scrum Master
- CSPO : Certified Scrum Product Owner
- CSD : Certified Scrum Developer
- CSP : Certified Scrum Professional